illustration : Français en situation de handicap en Belgique

Une résolution sur les Français en situation de handicap en Belgique rejetée

Une résolution d’avis du Conseil consulaire de Belgique proposée par Mme Cécilia Gondard.

Pour :

1 élue PS Cécilia Gondard

1 élu LR Anthony Bisch

1 élu EELV Bertrand Wert

A été rejetée par les élus de la majorité présidentielle :

Contre :

2 élus LaREM Thierry Masson – Isabelle Wandelst

1 élu Agir Jérémy Michel

Abstention :

1 élue EELV Léa Charlet

Cette résolution demandait, notamment :

  • La suspension du moratoire ;
  • Le respect par la France de la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qu’elle a signée et ratifiée, notamment l’article 18 sur le choix de la résidence et la nationalité ;
  • Que les conseillers des Français de l’Étranger soient impliqués, notamment à travers un conseil consulaire annuel dédié aux Français en situation de handicap, où seraient invités les représentants des associations et des autorités belges et françaises compétentes, afin de faire le point sur la mise en œuvre de l’accord et sur les besoins et moyens nécessaires ;
  • Que les transports des enfants et adultes handicapés résidant en France soient pris en charge, y compris vers des établissements non conventionnés pour enfant ;
  • Qu’une politique de transfert d’expertise en matière de prise en charge ainsi que de pédagogie et d’enseignement soit mise en place au travers d’un centre de formation pour les personnels, les enseignants spécialisés et les AESH et par l’ouverture d’écoles spécialisées en France ;
  • Que les obstacles administratifs soient levés afin que l’inscription consulaire, le renouvellement des titres d’identité, l’établissement des procurations, et le remboursement des frais médicaux soient effectués ;
  • Qu’un accord transfrontalier pour le handicap avec les Hauts-de-France et le Grand Est soit conclu, pour les Français, Françaises et Belges, qui partagent le même bassin de vie ;
  • Que les Conseillers des Français de Belgique soient associés à ces travaux.

Ce présent avis aurait été envoyé :

  • à Geneviève Darrieussecq Ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et à Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
  • à la Présidente de l’Assemblée des Français de l’Étranger et au Président de la Commission des Affaires sociales ;
  • aux parlementaires des Français.es établis hors de France ;
  • à L’Ambassadeur de France auprès de la Belgique ;
  • à la Déléguée interministérielle à l’autisme et aux troubles du neurodéveloppement.

Lire la proposition d’avis en entier.

Les conseillers consulaires qui avaient préparé cette résolution vont  la signer et la publier et demandent aux personnes concernées, aux  familles, aux associations, aux professionnels… de bien vouloir ajouter leur signature à cette proposition afin qu’elle ait le plus de poids possible.

Lien vers le formulaire de signature ici.

Carton rouge France

Aujourd’hui, j’ai honte

Non, pas honte de mon pays, la France.
Honte de ses dirigeants.

Comment peut-on accepter qu’une famille d’enfant français en situation de handicap n’ait d’autre solution que la Belgique pour scolariser son enfant ?

Jeanne* ne connaît pas le sens du danger : elle peut s’assoir sur le rebord d’une fenêtre en étage d’immeuble, elle peut spontanément traverser la route sans avertir ou faire attention.

Jeanne* était « persona non grata » dans son école en France, ou presque (seulement admise 1 heure 2 fois par semaine…).

Le reste du temps, Jeanne* devait se contenter de regarder par la fenêtre les autres enfants passer sur leur chemin vers l’école.

Jeanne* n’a jamais eu droit au centre de loisirs en France pour rencontrer les autres enfants.

Comment peut-on accepter :

  • Que les parents soient séparés, le père en Belgique pour scolariser leur fille, la mère en France avec leur fils ?
  • Que la famille s’endette pour régler deux loyers, sans aucun droit à l’étranger, après avoir dépensé toutes ses économies ?
  • Que le couple divorce ?
  • Que la famille éclate ?
  • Que la famille en est réduite à demander les aides sociales ?
  • Que le père se retrouve seul, dans une maison dont il ne peut plus payer le crédit, qu’il va se retrouver à la rue, la maison vendue aux enchères ?
  • Que la mère se retrouve dans un appartement à la frontière avec les deux enfants ?

S’il y avait une volonté politique en France…. Jeanne* aurait eu sa place dans une école adaptée. La famille n’aurait pas été obligée d’aller en Belgique et louer un appartement et…. Et elle n’aurait pas connu un si triste sort ni autant de souffrances.

*Le prénom de l’enfant mineure a été changé.

Réforme de la scolarité partagée en France

Réforme qui concernait jusqu’à présent les élèves suivant une scolarité partagée (entre un institut médico-éducatif – IME –  et une école).

Pour cette rentrée 2022-2023 :

  • Aucun enfant avec notification IME en première intention ne doit se retrouver dans les unités localisées d’inclusion scolaire (ULIS – classes spécialisées dans les écoles).
  • Pas de scolarité partagée si la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a fourni une orientation IME, accord uniquement pour les SESSAD (services d’accompagnement intervenant dans les milieux de vie de l’enfant en situation de handicap, que ce soit à l’école, au domicile…)

En clair : un recul, puisque l’on enlève la collaboration entre un IME et l’école. On revient à la scolarisation dans une école uniquement par un service d’accompagnement ou directement à l’école… Sans compter que les périodes de scolarisation dans un IME sont très réduites, si pas inexistantes…

Pire : les enfants avec une orientation IME dont les places sont saturées pour des années se voit refuser la solution des ULIS.

Et alors ? ils vont se retrouver à la maison, ou à l’école, sans aide. En plus, on leur interdit la fuite en Belgique…

Maintenant, nous comprenons mieux la vague récente d’appels de parents chez notre association, parents dont les enfants sont orientés en école ordinaire sans aide en France. Et, du coup, l’augmentation de ces demandes, alors que les écoles belges transfrontalières sont saturées (une première depuis la création de l’enseignement spécialisé en Belgique en 1970 !).

Les associations sont vent debout contre ses nouvelles mesures. Voir l’article du Télégramme

L’inclusion via Pap N’Diaye nouvelle formule (à la Macronienne). Il a appris à manier la langue de bois d’une autre façon. Voir sa circulaire pour la prochaine rentrée. (Eh oui, tout d’abord on croit que c’est un communiqué… mais non, mais non, c’est bien une circulaire !)

Mais bon, le retournement de veste, ça le connaît… Ou comment passer du Wokisme et de l’indigénisme au RN, du moment que cela conforte la Macronie, son nouveau terrain de plan de carrière.

C’est ça la France ! Pardon, la Macronie ! Et merci les vendus !

Jean-René Lecerf

Une nomination très préjudiciable 3

Un scandale français.

Des nouvelles de Jean-René Lecerf, l’ancien président du conseil départemental qui a fermé les yeux sur les dérives de son Aide sociale à l’enfance (ASE) du Nord dans le placement abusif du petit autiste belge Oscar qui a été non soigné, déscolarisé, battu, abusé dans le foyer de ce département où il a été placé.

Cette histoire était non seulement tragique mais aussi pour le moins étrange, puisque le juge français avait refusé de se dessaisir du dossier pour un juge belge (Oscar étant Belge et domicilié en Belgique), et que, malgré les preuves irréfutables que nous avions portées à sa connaissance et qui démantelaient complètement le dossier à charge de l’ASE, le juge maintenait Oscar en placement abusif.

Nous avons alerté M. Lecerf, alors président du conseil départemental, des dérives de son service et lui, au lieu d’enquêter, avait tout couvert…

Nous avons alors reçu des témoignages anonymes qu’à ce poste, il aurait fait pression sur des familles pour que les enfants en situation de handicap soient placés dans un centre plutôt que scolarisés. Nous rappelons qu’il n’y en a aucune preuve, les familles du Nord craignant trop l’ASE pour en témoigner officiellement.

Nous avons aussi appris qu’il avait été mis en examen pour embauche illégale de conseillers, dont sa propre fille. Nous rappelons cependant qu’il reste présumé innocent.

Depuis, M. Lecerf avait été nommé à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), l’organisme qui gère, entre autres, les fonds au niveau national pour le handicap et l’avancée en âge. Nous avions alors alerté sur Twitter les secrétaires d’état concernés :

  • Mme Bourguignon, à l’autonomie,
  • Mme Cluzel, au handicap,
  • M. Taquet, à l’enfance.

Le lendemain, notre tweet était effacé.

M. Lecerf fut par la suite nommé Président de la CNSA.

En ce qui concerne Oscar, la mère avait pu le soustraire lors d’une visite et le ramener en Belgique (une 2e fois, la 1ère le juge français avait lancé un mandat pour le reprendre, mandat hélas exécuté erronément) le dossier fut enfin transmis au parquet belge qui chargea les services d’aide à la jeunesse d’enquêter.

Ces services furent eux très justes, et non seulement, malgré les nombreuses pressions téléphoniques du juge français, ils ne nous mirent pas des bâtons dans les roues, mais nous aidèrent, surtout quand la maman d’Oscar fut hospitalisée plusieurs mois dans le coma en raison du Covid.

Depuis, Oscar va bien mieux, il a fait de grands progrès dans une classe inclusive et le service d’aide à la jeunesse a clos son enquête.

Nous lisons aujourd’hui un article d’Hospimedia concernant M. Lecerf :

« Depuis sa nomination à la présidence du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), Jean-René Lecerf participe aux grands rendez-vous du secteur comme le faisait avant lui Marie-Anne Montchamp qui a tout particulièrement défendu la démarche domiciliaire.

Intervenant en introduction de la journée vieillissement et maintien de l’autonomie de Tours (Indre-et-loire), ce 24 juin, il a tout d’abord souligné avoir effectivement l’impression de prendre le relais de l’ancienne présidente à une « époque particulière où la CNSA [en devenant une 5e branche de la sécurité sociale] change de statut ».

Il a ensuite insisté sur le fait que le conseil de la CNSA, en s’interrogeant sur les problématiques d’autonomie, se positionne dans ses travaux comme une sorte de « conscience des pouvoirs publics » et « non comme une caution » gouvernementale. »

Lire l’article sur Hospimedia.

Quelle ironie…. On lui confie la 5e branche de la sécurité sociale… Et il se prend pour la « conscience des pouvoirs publics ». Non « comme une une caution gouvernementale » mais dont il va reprendre l’inclusion à l’économie. Tous les petits Oscars de France et leurs familles ont du souci à se faire.

Edit : entrefilet du 27 juin 2022. Sans commentaires.
annuaire

Placements abusifs en France d’enfants en situation de handicap : un annuaire pour les éviter ?

France : un annuaire utile pour éviter les placements abusifs d’enfants en situation de (certains) handicaps ?

Le gouvernement vient de faire paraître un annuaire à l’usage des cellules de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) et des magistrats. Ce bottin pourrait être efficace s’il était utilisé : car en vérité, il n’existe aucune obligation de le consulter et encore moins de l’utiliser.

En conséquence, si des parents osent dire à la crèche/à l’école/aux travailleurs sociaux/etc. qu’ils soupçonnent que leur enfant a un besoin spécifique (encore faut-il que ce soit un besoin spécifique répertorié dans cet annuaire), il faut aussi que les CRIP et les magistrats, après le signalement des instances de 1ère ligne, daignent consulter cet annuaire et, surtout, les professionnels qui y sont répertoriés. De plus, la sélection de ces professionnels n’est pas transparente…

Cela fait beaucoup de « si » pour mettre « l’aide » à l’enfance sur la bonne voie…

(Pendant ce temps, les véritables parents maltraitants sont tranquilles jusqu’au drame… et même après parfois, car rarement déchus de leurs droits parentaux, même en cas de crime ou d’inceste !)

Cet annuaire a été édité afin que les CRIP et/ou les juges puissent recueillir un avis éclairé AVANT de signaler ou de faire placer abusivement un enfant à besoins spécifiques. Mais nous pouvons déjà les aider à faire une sélection en affirmant :

  • que la mère et/ou le  père de cet enfant n’est pas forcément atteint du Syndrome de Münchhausen par procuration.
  • que le parent n’est pas responsable du handicap de son enfant.

Malgré eux, les professionnels peuvent gravement être atteints d’ignorance et de désinformation. Ce n’est pas leur faute : leur formation est (presque) toujours lacunaire et/ou erronée. Combien doivent encore étudier de nos jours que, par exemple, l’autisme est la faute de la mère ???  Vous seriez surpris par toutes les informations qu’on nous remonte.

Cet annuaire est un petit caillou pour faire des petits ronds dans l’eau, puisse-t-il ricocher assez loin pour que nous n’ayons plus à sortir des enfants placés abusivement, maltraités, battus, violés… dans les foyers censés les protéger de leur parents faussement accusés. Les bourreaux ne sont pas forcément où l’on pense…

PS : Cependant, nous sommes tout à fait conscients que des enfants sont placés en cas de danger. Nous ne le contestons pas. Nous nous plaçons en priorité auprès des victimes : enfants, familles, parents… Nous pensons même que des actions d’associations et de professionnels qui ont monté sciemment des cas indéfendables en épingle ont décrédibilisé la cause des placements abusifs d’enfants en situation de handicap, pour des motifs d’influence et/ou de publicité commerciale… Mais ceci est une autre histoire que nous aborderons en temps opportun.

Surtout : comment se réjouir de cette « avancée » quand on sait que le Secrétaire d’État à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, n’a pas levé le petit doigt dans l’affaire Oscar ? Comment faire confiance à cette annonce d’annuaire censé résoudre le problème, à l’instar des nombreux numéros verts dont le gouvernement se rengorge proportionnellement à leur inefficacité ?