Une radio et un micro sur fond de drapeau français

Débat : les jeunes autistes sont-ils bien pris en charge en France ?

Débat à la radio sur le manque de solutions adaptées en France pour les enfants et adolescents autistes.

La question du jour (émission « Questions du soir ») était : « Les jeunes autistes sont-ils bien pris en charge en France ?

Avec : Eric Jeanrenaud, directeur d’un IME français (La Chamade, de l’association HAARP), et Isabelle Resplendino, Présidente de l’Association pour les Français en situation de handicap en Belgique.

Le mot de la fin a été pour Eric Jeanrenaud, Il a déclaré que l’autisme était une psychose, et que nous (autrement dit, tous ceux qui n’avaient pas une psychose) étaient des névrosés.
Il est encore sidérant de constater l’entrisme de la psychanalyse en France, malgré les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Venant d’une radio publique dépendant de Radio France, comme France Inter qui avait offert cet été une tribune à la psychanalyste Caroline Goldman affirmant que le trouble de l’attention avec hyperactivité n’existait pas, cela ne m’a cependant pas étonnée.

Je n’ai pas pu répliquer à M. Jeanrenaud qui disait que maintenant on ne culpabilisait plus les mères pour l’autisme, alors que, dans le secret des cabinets de psychanalystes, cela se passe encore quotidiennement. Ou que les professionnels de l’éducation nationale / de l’aide sociale à l’enfance accusent les mères de syndrome de Münchhausen par procuration, niant les diagnostics officiels de l’autisme.
Ni non plus sur son affirmation comme quoi les établissements belges étaient payés par la France (et que c’était une manne financière pour eux).

Premièrement, les écoles spécialisées et les internats scolaires spécialisés ne reçoivent pas un seul euro de la France.

Deuxièmement, les établissements médico-sociaux conventionnés avec la France qui sont donc financés par la sécurité sociale française (ou les départements) sont bien moins payés que les établissements français (environ 20% de moins), alors qu’ils accueillent une population bien plus durement touchée, dont les établissements gestionnaires français, mis à part quelques rares idéalistes, ne veulent pas et sont bien contents de s’en « débarrasser » (le mot est fort mais reflète la réalité) en Belgique.

Pour écouter le débat, c’est par ici.

Tchoupi reste à la maison

Rentrée scolaire et handicap : comme chaque année, un désastre français

Et après… ils font des tracasseries aux parents qui veulent scolariser leur enfant en Belgique !

Selon une étude de l’UNAPEI, 23% des enfants en situation de handicap n’ont «aucune heure de scolarisation» par semaine, 28% entre 0 et 6 heures, 22% entre 6 et 12 heures et 27% bénéficient de plus de 12 heures d’enseignement hebdomadaire. Ces enfants bénéficiant de «bouts» de scolarisation se retrouvent en outre parfois dans une classe «non adaptée» à leurs besoins, «par manque de professionnels», regrette l’Unapei. C’est le cas par exemple d’élèves scolarisés en milieu ordinaire, faute d’avoir obtenu une place en classe Ulis, spécialisée dans l’accueil d’enfants handicapés, ou en institut médico-éducatif (IME), malgré la validation de leur dossier par une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Lire l’article du Figaro en intégralité.

Noah, huit ans, présente des troubles autistiques. Après quatre ans d’attente pour une place en classe Ulis, spécialisée dans l’accueil d’élèves handicapés, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) l’a orienté vers un Institut médico-éducatif (IME). Mais faute de place, il entrera en septembre en CE1 en milieu ordinaire.

« Nous sommes frustrés, parce qu’il est jeune et c’est à cet âge qu’il peut apprendre », déplore auprès de l’AFP sa mère, Julie, 41 ans, qui vit près de Nantes. « Nous avons fait plein de démarches, on nous fait attendre et à chaque fois c’est la déception ». Pour elle, les enfants handicapés sont « oubliés de la société ».

Caroline Poinas, 39 ans, déplore également « la lourdeur administrative » pour tenter d’obtenir pour la première fois une place en classe Ulis pour son fils de huit ans, qui a des troubles de l’attention. Elle a fait un recours en mai, après avoir essuyé un refus. « On attend, on ne sait toujours pas pour la rentrée, c’est surtout stressant pour lui », souligne-t-elle.

« Un AESH c’est indispensable pour mon fils mais il faut qu’il arrive à bien comprendre son trouble autistique », commente auprès de l’AFP Delphine Garreau, 47 ans. Elle déplore le manque de liens entre l’accompagnant et la famille de l’élève ainsi que l’absence de formation spécifique.

Cette technicienne d’atelier dans l’aéronautique espère que son fils sera accompagné par la même personne que l’an dernier pour sa rentrée en 4ème en milieu ordinaire, après des années de scolarité hachée. Lire l’article du Huffpost en intégralité.

En bref, vantée par le gouvernement, l’école pour tous tousse… Mais pas de honte : chaque année, on nous rabâche que plus d’élèves en situation de handicap sont scolarisés. On oublie de préciser que l’on met tous les besoins spécifiques dans ce nombre d’élèves, y compris les « dys » et qu’ils ne sont scolarisés souvent que très partiellement, et mal.

Schéma illustrant la descente du handicap en France

Handicap en France : la grande descente

Ou l’hypocrisie en marche. Ou la renaissance n’est pas pour demain. Ni même après-demain.

Ce que le gouvernement français propose pour contrer l’exode en Belgique des enfants en situation de handicap : 1000 solutions d’accompagnement… Pour les Hauts-de-France, le Grand-Est et l’Île-de-France. Quand on sait qu’il en manque 8000 rien que dans le département du Nord…

Pour parodier un célèbre chanteur, nous dirions « Attention les enfants, danger ! ».

Chers parents, au nom de la sacro-sainte inclusion à l’économie, vous devrez vous contenter que quelques heures d’accompagnement par semaine par-ci, par-là… on parle non seulement d’arrêter l’exode en Belgique, mais de rapatrier aussi des enfants.

Bon, il y a eu quand même quelques places : pour l’instant, 4 adultes autistes dans le Nord. On attend encore du personnel pour en héberger 2 de plus. Quelle générosité !

Cette mesure ne concerne que les établissements agréés par l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ), qui dépendent de la Région Wallonne et sont conventionnés et financés par la France, et non pas l’enseignement spécialisé, ni les internats spécialisés publics qui dépendent, eux, du ministère de l’éducation et continueront donc à se remplir aux frais du contribuable belge et des parents français pour le reliquat d’hébergement… sauf si la France consent à le payer, ce que nous obtenons en principe après des procès.

Et la Macronie nous présente cela comme un grand cadeau. Honte à elle !

PS : encore faut-il que les organismes gestionnaires arrivent à recruter, et vu le niveau « d’attirance » des formations françaises de professionnels (sans parler de l’emploi), il est fort à parier que les appels à projets ne trouvent pas tous preneurs… Nous l’avons dit 1000 fois : arrêtez le tout-médical, place à l’éducatif et aux approches recommandées ! Plus fort : au lieu de faire respecter les cahiers des charges qui comprennent ces recommandations, le gouvernement demande aux familles… de faire respecter les recommandations. Mais de quels leviers disposent-elles ? Se taire, sinon… leurs enfants se retrouveront sans rien !

Encore 4 ans… ça va être long.

Carton rouge France

Aujourd’hui, j’ai honte

Non, pas honte de mon pays, la France.
Honte de ses dirigeants.

Comment peut-on accepter qu’une famille d’enfant français en situation de handicap n’ait d’autre solution que la Belgique pour scolariser son enfant ?

Jeanne* ne connaît pas le sens du danger : elle peut s’assoir sur le rebord d’une fenêtre en étage d’immeuble, elle peut spontanément traverser la route sans avertir ou faire attention.

Jeanne* était « persona non grata » dans son école en France, ou presque (seulement admise 1 heure 2 fois par semaine…).

Le reste du temps, Jeanne* devait se contenter de regarder par la fenêtre les autres enfants passer sur leur chemin vers l’école.

Jeanne* n’a jamais eu droit au centre de loisirs en France pour rencontrer les autres enfants.

Comment peut-on accepter :

  • Que les parents soient séparés, le père en Belgique pour scolariser leur fille, la mère en France avec leur fils ?
  • Que la famille s’endette pour régler deux loyers, sans aucun droit à l’étranger, après avoir dépensé toutes ses économies ?
  • Que le couple divorce ?
  • Que la famille éclate ?
  • Que la famille en est réduite à demander les aides sociales ?
  • Que le père se retrouve seul, dans une maison dont il ne peut plus payer le crédit, qu’il va se retrouver à la rue, la maison vendue aux enchères ?
  • Que la mère se retrouve dans un appartement à la frontière avec les deux enfants ?

S’il y avait une volonté politique en France…. Jeanne* aurait eu sa place dans une école adaptée. La famille n’aurait pas été obligée d’aller en Belgique et louer un appartement et…. Et elle n’aurait pas connu un si triste sort ni autant de souffrances.

*Le prénom de l’enfant mineure a été changé.

Réforme de la scolarité partagée en France

Réforme qui concernait jusqu’à présent les élèves suivant une scolarité partagée (entre un institut médico-éducatif – IME –  et une école).

Pour cette rentrée 2022-2023 :

  • Aucun enfant avec notification IME en première intention ne doit se retrouver dans les unités localisées d’inclusion scolaire (ULIS – classes spécialisées dans les écoles).
  • Pas de scolarité partagée si la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a fourni une orientation IME, accord uniquement pour les SESSAD (services d’accompagnement intervenant dans les milieux de vie de l’enfant en situation de handicap, que ce soit à l’école, au domicile…)

En clair : un recul, puisque l’on enlève la collaboration entre un IME et l’école. On revient à la scolarisation dans une école uniquement par un service d’accompagnement ou directement à l’école… Sans compter que les périodes de scolarisation dans un IME sont très réduites, si pas inexistantes…

Pire : les enfants avec une orientation IME dont les places sont saturées pour des années se voit refuser la solution des ULIS.

Et alors ? ils vont se retrouver à la maison, ou à l’école, sans aide. En plus, on leur interdit la fuite en Belgique…

Maintenant, nous comprenons mieux la vague récente d’appels de parents chez notre association, parents dont les enfants sont orientés en école ordinaire sans aide en France. Et, du coup, l’augmentation de ces demandes, alors que les écoles belges transfrontalières sont saturées (une première depuis la création de l’enseignement spécialisé en Belgique en 1970 !).

Les associations sont vent debout contre ses nouvelles mesures. Voir l’article du Télégramme

L’inclusion via Pap N’Diaye nouvelle formule (à la Macronienne). Il a appris à manier la langue de bois d’une autre façon. Voir sa circulaire pour la prochaine rentrée. (Eh oui, tout d’abord on croit que c’est un communiqué… mais non, mais non, c’est bien une circulaire !)

Mais bon, le retournement de veste, ça le connaît… Ou comment passer du Wokisme et de l’indigénisme au RN, du moment que cela conforte la Macronie, son nouveau terrain de plan de carrière.

C’est ça la France ! Pardon, la Macronie ! Et merci les vendus !