Audition par l’Assemblée des Français de l’Étranger

Edit : motion de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée des Français de l’Etranger qui reprend nombre de nos remarques et revendications, dont la suspension du moratoire, la création de places adaptées en France, l’implication des conseillers consulaires et des associations concernées, l’arrêt des barrages administratifs et illégaux à la prise en charge des transports d’enfants et des remboursements médicaux, le partage des savoirs et des savoir-faire, un accord transfrontalier sur le handicap, etc.

Mercredi 20 mars 2024, l’AFrESHEB a été auditionnée par l’Assemblée des Français de l’Étranger au sujet des Français en situation de handicap en Belgique.

Ceci à l’initiative de la conseillère consulaire Cécilia Gondard, demande appuyée par les conseillers consulaires Anthony Bisch (qui nous attendait à notre arrivée gare du Nord, merci à lui !) et Thierry Masson.

Voir sur le site du consulat la liste des conseillers consulaires.

Vous trouverez ici la présentation effectuée, ainsi qu’un document plus complet qui avait été remis à l’avance aux membres de l’Assemblée.

Anthony Bisch a aussi évoqué l’expérience de formation d’une équipe française par l’équipe belge de la Clairière à l’initiative de l’association “Un autre regard” de Geneviève Machicote, et la collaboration entre le lycée français et la Clairière pour l’inclusion des élèves à besoins spécifiques. Le sujet de la collaboration abordé dans les documents est donc tout à fait réalisable.

Les conseillers consulaires se sont aussi exprimés. Le directeur de l’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France est également intervenu en visioconférence et les membres de l’Assemblée ont posé des questions.

Nous vous informerons des suites de cette audition au fur et à mesure qu’elles nous seront communiquées.

Diagnostic précoce de l'autisme : un jeune enfant serre les poings, les mains levées, tandis que les mains d'une adulte lui montrent une farde jaune

Etude sur le degré de précocité du diagnostic d’autisme

Message d’étudiante pour les parents ayant reçu le diagnostic en France :

Chères mamans, chers papas, vous avez un enfant de moins de 18 ans qui a reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme ?

J’aurais besoin de votre retour sur votre vécu en tant que parent sur le degré de précocité du diagnostic et les besoins d’amélioration de l’accompagnement des parents comme partenaires de soin.

Il s’agit de répondre à un questionnaire en ligne de 15 minutes. 

(Pour les personnes ne vivant plus en France, vous pouvez indiquer pour cette question la région française dans laquelle vous viviez avant.)

Je vous remercie beaucoup pour votre précieuse participation !

Carole Samper, étudiante en Master de psychologie à l’université Paris Cité.

Annexe au décret "10 milliards d'économies" du gouvernement français : Extrait : handicap et dépendances : 230 millions

Macronie, ça rime avec hypocrisie

Pendant que Fadila Khattabi, la ministre du handicap et de l’autonomie, porte un repas chez une personne âgée devant les caméras, le gouvernement français programme 10 milliards d’économie : Décret n° 2024-124 du 21 février 2024 portant annulation de crédits.

Sur le dos de qui ? Les personnes les plus vulnérables et les secteurs publics les plus en difficulté, bien sûr ! Voir ici  dans le cadre rouge ce qui relève directement du domaine de la cantinière VIP de la Macronie :

Annexe au décret "10 milliards d'économies" du gouvernement français : Extrait : handicap et dépendances : 230 millions

Oui, vous lisez bien, 230 millions en moins pour le handicap et la dépendance ! Ah, elle est loin, la carte blanche consacrée au handicap du candidat Macron de 2017 !

(Nous vous épargnons les autres, tous les secteurs touchés dont les compétences croisent parfois celles du handicap, comme l’enseignement, mais vous pouvez lire la liste complète en développant l’annexe du décret ou bien directement sur le Journal Officiel). Il y avait pourtant bien d’autres économies/rentrées d’argent possibles mais c’est un peu hors du sujet qui nous concerne directement.

Moralité : le gouvernement, tout dans la com, et le contraire dans l’action. Et cela fait 7 ans que cela dure !

Touche pas à mon fils ! Abdel-Malik, 11 ans, autiste... placé et en danger ! Le combat de sa mère, Seta, pour sauver son fils de la maltraitance institutionnelle !

Placement abusif d’enfant autiste : une maltraitance ordinaire en France

Voici une des raisons, et non des moindres, pour lesquelles on fait appel à l’Association des Français en situation de handicap (AFrESHEB ASBL) : les signalements et placements abusifs d’enfants en situation de handicap (et plus particulièrement en ce qui concerne l’autisme) en France font que les familles cherchent refuge en Belgique.

Tant qu’il nous restera un souffle de force, nous continuerons à mettre le nez de ces ignorants tout-puissants pétris de principes psychanalytiques dans leurs méfaits…

  • Non, l’autisme n’est pas la faute de la mère !
  • Non, une mère d’enfant en situation de handicap n’est pas trop fusionnelle de l’aimer et de chercher le meilleur pour lui !
  • Non, une mère qui refuse une maltraitance institutionnelle et veut un accompagnement adapté à son enfant ne doit pas être poursuivie pour défaut de soins !

Le témoignage de cette maman digne et intelligente est emblématique du mal français, surtout quand on voit que l’enfant est en danger en raison du placement abusif…

Aller plus loin :

Articles de presse :

Couverture du rapport CESER HDF sur les enjeux transfrontaliers de la santé

Rapport d’étape du CESER Hauts-de-France

Sur « les enjeux transfrontaliers de la santé : quelle accessibilité aux soins des résidents frontaliers franco-belges ».

Pour la partie handicap de ce rapport (2e partie) sur laquelle nous nous basons pour cet article, la présidente de l’Association pour les Français en situation de handicap (AFrESHEB ASBL), Isabelle Resplendino, a été largement auditionnée par le Conseil Économique, Social et Environnemental Régional des Hauts-de-France (CESER HDF).
Nous remercions la commission pour son écoute attentive, et son énorme travail très qualitatif.

Nous pouvons souligner que la plupart des problématiques et pistes d’améliorations que nous portons sont bien reprises dans ce rapport :

  • Ce n’est pas que le manque de places en France qui motive le choix vers la Belgique, mais aussi les approches cognitivo-comportementalistes pratiquées aussi bien dans le secteur du médico-social que celui de l’enseignement spécialisé, une souplesse, une adaptation de la prise en compte. En Belgique, on part des possibilités de la personne, de son projet de vie, de ses besoins, y compris la vie affective et sexuelle, et on s’adapte au fur et à mesure que la personne évolue, de l’enfance à l’avancée en âge. Une vision plus éducative et humaine que médicale.
  • En miroir,le rapport souligne l’échec des prises en charge inadaptées en France, notamment pour les handicaps sévères et profonds, les troubles du comportement, l’autisme, le polyhandicap, les situations complexes – l’orientation vers la psychiatrie française – les ruptures de parcours de vie – le cloisonnement du système français MAS/FAM/Foyer de Vie sans souplesse face à une diversité de population.
  • Pour les frontaliers, cela correspond aussi à une solution de proximité et non à un « exil ».
  • Le rapport relève aussi les conséquences désastreuses du moratoire français sur les places des Français en Belgique, alors que les places ne sont pas créées en France et que la population de Français en Belgique vieillit et a besoin de plus de soins. Il dénonce également le sous-financement scandaleux par la France des établissements belges accueillant des Français alors que les situations sont bien plus complexes, que l’inflation est plus forte qu’en France, et que les salaires sont automatiquement indexés sur l’inflation. C’est une situation qui n’est plus tenable et qui forcément va avoir un impact sur la qualité.
  • Il ne fait pas l’impasse sur les retours forcés en France pour des personnes alors à nouveau déracinées, après des années, voire des décennies passées en Belgique, avec des conséquences très lourdes. (Nous rajouterons voire parfois dramatiques, avec des syndromes de glissement et/ou le retour vers un établissement français inadapté, qui ont déjà entraîné des décès).
  • Le rapport plaide pour une meilleure formation des professionnels français et aussi une collaboration en ce sens avec les professionnels belges.

Il aborde aussi sans fard les problèmes rencontrés et demande des États généraux afin de les résoudre :

  • L’éloignement avec les familles
  • Le vide juridique du statut de résident français non reconnu en Belgique
  • Les soucis de remboursement de soins, la non-prise en charge par certaines mutuelles
  • Les obstacles administratifs (papiers d’identité, droit de vote, changement d’adresse…)

Le rapport demande aussi de continuer sur la scolarisation des enfants français en Belgique ce que, faute de temps, la commission n’a pas pu plus développer. Également, de créer l’équivalence pour les écoliers du spécialisé qui ont suivi une formation professionnelle non reconnue en France. Il demande aussi d’élargir son investigation à la mobilité des étudiants et professionnels de santé et du médico-social, et aux aînés français accueillis en Belgique.

En plus des points que nous soulevons régulièrement, le rapport préconise une aide administrative aux familles concernées par la Belgique via un référent dans chaque ARS, MDPH ou CPAM. Il est vrai que l’AFrESHEB est bien isolée dans l’aide qu’elle apporte aux familles. En général, les associations ont de toute manière l’habitude de faire une part du travail de l’État, que les Français soient en France ou ailleurs…

Il demande aussi d’abonder les fonds largement insuffisants pour répondre à la demande en France, qu’elle soit urgente ou structurelle.

En conclusion, nous ne pouvons que souligner l’efficacité du travail de cette commission, et le diffuser en espérant qu’enfin, il fasse bouger les choses pour les « oubliés des oubliés de la République » que sont les Français en situation de handicap en Belgique.

Accéder au rapport intégral.