procès raté

Un procès mal préparé

Un exemple à ne pas suivre…
Établissements médico-sociaux : les parents ne peuvent engager la responsabilité de l’État faute de place disponible que s’ils en rapportent la preuve.
Extraits du blog « accents-avocat.com » (Lire l’article en entier ici).

Par un arrêt du 23 novembre 2021, la Cour administrative d’appel (CAA) de Versailles a jugé que les parents d’un enfant autiste ne peuvent rechercher l’engagement de la responsabilité de l’État faute de places disponibles que s’ils rapportent effectivement la preuve de cette absence de place dans tous les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) qui avaient été désignés dans la notification d’orientation de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).

Les faits

Les parents d’un enfant atteint de troubles du spectre autistique (TSA) saisissent la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) d’une demande d’orientation vers un établissement ou service social et médico-social (ESSMS) adapté.

Dans un premier temps, la CDAPH oriente l’enfant vers 9 instituts médico-éducatifs (IME) et services d’éducation spéciale et de soin s à domicile (SESSAD). Puis, l’année suivante, elle prend une nouvelle décision d’orientation vers 4 IME et 2 instituts médico-professionnels (IMPro).

Les parents, confrontés à une absence de place disponible dans ces structures, confient l’accompagnement de leur enfant à un établissement belge et décident d’engager la responsabilité extracontractuelle de l’État.

La procédure

Les parents adressent au ministre des solidarités et de la santé et à l’agence régionale de santé (ARS) une demande préalable indemnitaire visant à réparer le préjudice causé à leur enfant ainsi que les dommages subis par ricochet par eux-mêmes et les autres enfants de la fratrie. Cette demande fait l’objet d’un rejet implicite.

Les parents saisissent alors le Tribunal administratif mais leur requête est rejetée.

Ils interjettent appel.

[…] À titre subsidiaire, ils proposent au juge de surseoir à statuer pour se livrer à une mesure d’instruction, le temps d’obtenir de l’ARS copie des courriers qu’elle a dû recevoir des ESSMS ayant refusé l’admission. En effet, dans ce cas de figure, ces structures ont une obligation formelle d’information de l’autorité administrative, en application de l’article L. 241-6, III, alinéa 3 du CASF. […]

La solution

[…] Le juge d’appel analyse les faits de l’espèce au regard des éléments de preuve produits par les requérants. La production de divers courriers établit que les parents ont bien été confrontés au refus de 8 ESSMS sur les 15 désignés successivement par la CDAPH. Manque donc la preuve du refus des 7 autres structures. La Cour en déduit que les parents n’ont pas sollicité tous les établissements et qu’ils ne peuvent donc prétendre qu’aucun d’entre eux ne pouvait accueillir leur enfant faute de place disponible.

[…] La requête des parents est donc rejetée.

L’intérêt de l’arrêt

[…] La solution retenue par la CAA et bien sûr juridiquement pertinente. En effet, il appartient toujours au requérant de rapporter la preuve des faits dont il trouve à se plaindre. En l’espèce, les parents n’ont pas su administrer cette preuve puisqu’ils n’ont pas produit de documents établissant les refus d’admission opposés par tous les ESSMS. Sans doute est-il probable qu’ils aient néanmoins contacté l’ensemble des ESSMS avant de décider d’envoyer leurs enfants dans un établissement belge.

[..] La leçon – simple – de cet arrêt est qu’il est essentiel que les parents exposés à des absences de place disponible obtiennent des établissements sollicités des réponses négatives formelles.

Mais il faut rappeler à cette occasion que les ESSMS sollicités mais dans l’incapacité de réserver une suite favorable ont l’obligation, en vertu de l’article L. 241-6, III, alinéa 3 du CASF, de notifier leur décision de refus à la MDPH, au demandeur et à l’Administration dont relève leur autorisation. Cette décision doit mentionner ses motifs, lesquels doivent référer au principe de spécialité en vertu duquel la structure a été autorisée.  […] Compte tenu des difficultés de preuve rencontrées par les parents, on pourra s’interroger sur le point de savoir si les tous ESSMS contactés s’étaient conformés à leur obligation de notifier leur refus par écrit ; si tel n’avait pas été le cas, alors ils auraient commis une faute dont les parents pourraient demander réparation devant le juge judiciaire.

Notre analyse :

Nous rappelons que l’AFrESHEB conseille toujours systématiquement aux parents d’envoyer leur demande aux établissements par lettre recommandée avec accusé de réception (LR avec AR), afin d’avoir une preuve de la demande si l’établissement ne daigne pas répondre. Cela n’a pas été fait : les parents ont été mal conseillés.

D’autre part, dans les établissements désignés par la CDAPH, figurait un établissement belge, l’Espéranderie : personne n’a relevé cette erreur dans le jugement !

Heureusement que le blog donne des pistes de solutions pour contrebalancer ce jugement, qui ouvre une brèche considérable dans le droit des familles.

Rappelons, pour simplifier les choses, qu’il faut TOUJOURS envoyer des LR avec AR et conserver les preuves (lettre, formulaire d’envoi, accusé réception) afin d’éviter d’en arriver là. Ou d’attendre le bon vouloir des établissements et des agences régionales de santé.

Télécharger ici le jugement avec nos annotations en rouge. Nous y relevons notamment :

  • Que le jour de l’audience, l’avocate de la famille était absente ;
  • Qu’elle n’avait pas présenté de conclusions en retour du rapport du Conseiller au tribunal administratif et des conclusions de la rapporteure publique ;
  • Qu’elle avait négligé d’exposer les dépens comme pièce : « […] aucuns dépens n’ayant été exposés dans la présente instance, les conclusions des requérants tendant au remboursement des dépens sont sans objet et doivent, par suite, être rejetées »

Toutes ces erreurs mises bout à bout on entraîné un jugement qui sera préjudiciable aux autres familles, à moins d’actionner les leviers cités par le blog accents-avocats.com et l’AFrESHEB.

alain griset (cropped)

Du grand écart en politique

Alain Griset, ministre délégué aux Petites et moyennes entreprises, démissionne du gouvernement après sa condamnation à six mois d’emprisonnement avec sursis et à une peine d’inéligibilité de trois ans avec sursis pour la “déclaration incomplète ou mensongère” de sa situation patrimoniale.

Lire l’article.

M. Griset, du temps où il était chauffeur de taxi, leader syndical, n’hésitait pas à manifester contre le gouvernement lorsqu’il restreignait les transports d’élèves français en situation de handicap en Belgique. Il était alors « l’allié » des parents et des associations.

Nous l’avons donc chaudement félicité de sa désignation en tant que secrétaire d’état, et espéré qu’il intercède auprès de sa collègue en charge du handicap Sophie Cluzel pour que les parents de ces élèves n’aient plus à subir tous ces refus et autres tracasseries administratives concernant le transport en Belgique alors qu’ils subissaient déjà plusieurs peines : le handicap, la déscolarisation, l’exil, et enfin les frais de transport…

Aucune réponse. Bien oui, il était devenu l’un des leurs, au gouvernement… Et, à l’instar de sa collègue Sophie Cluzel, a renié bien vite au moins une part de ses convictions.

Nous sommes quand même navrés de ce qui lui arrive aujourd’hui, d’autant plus que les sommes tues n’étaient pas des millions, qu’il paraît difficile à la lecture de l’article de savoir où était la faute et où était la maladresse, et qu’il paraît qu’il avait fait du bon travail pour les PME pendant la crise.

Mais quel gâchis… pour nos élèves et leurs parents aussi !

soirée es 12 21

Message de l’UFAPEC (suite)

Aux parents d’élèves de l’enseignement spécialisé du réseau catholique,

Chers parents, 

Je vous invite à une réunion par visioconférence, le mardi 14 décembre 2021 de 20h à 21h30, afin d’échanger entre parents. 

Il me semble important de maintenir de lien et de permettre les discussions et le partage de préoccupations entre parents d’élèves de l’enseignement spécialisé. Venez rencontrer d’autres parents et partager vos vécus et expériences. 

Suite au questionnaire envoyé en début d’année scolaire, voici l’ordre du jour que je vous propose pour cette rencontre :

  • Échanges sur le début de l’année scolaire
  • Retours sur le questionnaire « attentes envers le regroupement ES de l’UFAPEC »
  • Intérêts et idées pour la construction d’un outil à destination des parents ou le développement d’un autre projet (selon vos attentes et votre motivation)
  • Programmation 2022 : formule des réunions (en ligne ou présentiel, moment des réunions, réunion sur un sujet précis…)

Si vous désirez vous joindre à nous, répondez-moi par mail avant le 14 décembre. Je vous ferai parvenir le lien vers la réunion le jour même.   

Merci de diffuser l’invitation aux membres de votre association de parents et aux autres parents de l’école.  

N’hésitez pas à me contacter pour toute information complémentaire ! 

Rendez-vous donc le 14 décembre.

Au plaisir de vous revoir ou de vous rencontrer, 

Alice Pierard

elysée 2022

Élections présidentielles : 1er article

Pour l’instant, l’AFrESHEB n’a été approchée que par l’équipe d’un seul candidat, Xavier Bertrand, pour l’aider à élaborer son programme handicap.

Nous avons donc regardé le premier débat des Républicains, où nous avons constaté que le handicap n’était pas dans les sujets proposés par LCI aux candidats. Néanmoins, Valérie Pécresse y a fait allusion, en réponse à la question des journalistes : « Quelle serait votre première action – votre premier déplacement ? ».

Elle a encore dit, comme nous l’avions vu sur Twitter, qu’elle empêcherait les Français en situation de handicap de devoir aller à l’étranger.

Cette promesse nous a rappelé celle du candidat Macron, qui s’est soldée, non pas par l’implantation de solutions équivalentes en France, mais par un moratoire des places belges, privant des familles de leur unique porte de sortie.

Pour des personnes d’Île-de-France, la région dirigée par Valérie Pécresse, cela s’entend, mais pour des régions frontalières comme les Hauts-de-France ou le Grand-Est, nous trouvons désolant qu’il n’y ait pas d’accord transfrontalier pour les personnes partageant le même bassin de vie qu’elles soient Françaises ou Belges, comme pour les soins hospitaliers, les services de secours, les actions policières…

Et surtout d’avoir fait un moratoire AVANT d’apporter les solutions en France ! Ce n’est pas une inclusion à l’économie qui peut correspondre aux besoins de la population française qu’on envoie en Belgique, celle qui présente des déficiences sévères à profondes.

Meeting de Xavier Bertrand

Xavier Bertrand tenait un meeting mercredi 10 novembre au soir, près de nos locaux, de l’autre côté de la frontière. Puisque son équipe nous avait contactés, nous nous y sommes donc rendus.

Lors de ce meeting, et surtout des questions-réponses ensuite, il fut largement question du handicap (dommage que cela ne ressorte pas encore dans les débats télévisés, nous espérons que ce sera bientôt le cas !).

Nous avons pu rencontrer après le débat le candidat. Xavier Bertrand est bien conscient du problème du moratoire, ainsi que du handicap sévère, et même de la problématique du handicap dans ses divers aspects (enfance, enseignement, âge adulte, emploi, etc.) Il s’est prononcé, comme toute l’opposition, pour la « déconjugalisation » de l’allocation adulte handicapé.

Il a rappelé lors du meeting avoir servi sous Jacques Chirac, dont le septennat a fait émerger la loi de 2005 sur le handicap. Le même Chirac premier ministre lors de la précédente loi sur l’intégration des personnes en situation de handicap en 1975.

Après un détricotage de la loi de 2005 par l’actuel gouvernement, pouvons-nous espérer une nouvelle loi plus en phase avec la convention relative aux droits des personnes handicapées ? Est-ce que le handicap, avec 12 millions de Français directement touchés, 11 millions d’aidants, ne mériterait pas un ministère à part entière plutôt qu’un simple secrétariat d’état ?

Visionner ici la carte blanche handicap du candidat (21 novembre 2021).

Notre questionnaire handicap

En attendant, nous avons soumis à l’équipe de Xavier Bertrand notre questionnaire OUI/NON de propositions très concrètes dont nous avons bon espoir de voir la plupart reprises dans le programme du candidat.

Pour rappel, le vote du congrès « Les Républicains » se déroulera le 1er décembre pour le premier tour et les 3 et 4 décembre pour le second. La liste des votants sera arrêtée aux adhésions faites au plus tard le 16 novembre.

Appel à tous les candidats

Nous appelons bien sûr les autres candidats à faire de même en prenant contact avec nous et vous relaterons au fur et à mesure les échanges avec leurs équipes. Nous diffuserons aussi à tous les candidats, une fois les candidatures à la présidentielle arrêtées, le questionnaire et rapporterons leurs réponses au fur et à mesure, ainsi qu’un tableau comparatif des réponses lorsque toutes seront rentrées. Ainsi, vous pourrez voter en connaissance de cause.

Dates clés de l’élection présidentielle :

  • 4 mars 2022 : clôture du dépôt des candidatures
  • 11 mars 2022 : publication de la liste des candidats
  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle
  • 10 avril 2022 : premier tour 24 avril 2022 : second tour
réunion parents

Message de l’UFAPEC

(Union francophone des associations de parents de l’enseignement catholique).

Destiné aux parents de l’enseignement spécialisé catholique.

Chers parents d’élèves de l’enseignement spécialisé,

Par ce mail, je vous invite à remplir un questionnaire en vue de l’organisation d’activités dans le cadre de l’UFAPEC.

Depuis plusieurs années, l’UFAPEC organise un regroupement des parents d’élèves de l’enseignement spécialisé.
Vous êtes peut-être déjà venu à une réunion (voire plusieurs), vous vous êtes inscrit et vous n’avez malheureusement pas su participer aux réunions, vous êtes simplement un parent concerné.

Pour information (ou pour rappel), l’objectif de ce regroupement est de rassembler les parents d’élèves de l’enseignement spécialisé afin d’échanger entre vous sur différents sujets touchant la scolarité de votre enfant, de répondre à vos questions et d’entendre vos préoccupations afin de les relayer.

Ce questionnaire est essentiellement pour vous. Merci de le remplir dès que possible afin de pouvoir organiser une première activité fin novembre-début décembre.

Nous souhaitons partir de vos attentes afin d’établir le programme des activités pour l’année 2021-2022. Nous voulons vous proposer des réunions selon vos besoins au niveau de l’organisation, du timing, des sujets abordés…

Merci d’avance pour votre participation.

Je reviendrai vers vous avec une proposition d’activité d’ici fin 2021 selon les demandes ressortant de ce questionnaire.

Bien à vous,

Alice Pierard,

Chargée de mission