2500 solutions pour prévenir le départ des Français en situation de handicap en Belgique.

Il y a 2 jours, le communiqué de presse du secrétariat d’État tombait. Nous n’avions pas encore eu le temps de le commenter, en raison des appels au secours incessants des familles qui n’ont aucune solution adaptée et en cherchent une en Belgique…

C’est donc avec soulagement que nous voyons la perspective de ces 2500 places, qui sont, hélas, pour beaucoup, à créer (le moratoire des places belges est donc intervenu trop tôt, mais cela, nous l’avons dit maintes fois).

Lorsqu’on sait qu’entre 500 et 550 familles d’adultes demandent une place en Belgique chaque année (chiffres que vous trouverez sur cette présentation et qui sont plus importants que les derniers récoltés) on se dit qu’on peut être tranquilles quelques années… Les mauvaises langues trouveront que cela tombe bien sûr à pic pour respecter in extremis la promesse du candidat Macron du débat de l’entre-deux tours de 2017 avant la nouvelle échéance !

Restons quand même prudents : les 90 millions annoncés pour « contrer l’exil » sont sur 3 ans pour 3 régions, ce qui reste bien peu par rapport aux 500 millions qui partent chaque année des 4 coins de France pour la Belgique.

Rappelons aussi que la plupart de la population française concernée par la Belgique présente des déficiences lourdes et complexes, et que seule une petite partie peut être concernée par les solutions inclusives avancées par la secrétaire d’État Sophie Cluzel.

Dans cet article, il est rapporté que les 2 500 solutions nouvelles sont réparties de la façon suivante : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand-Est. Il peut s’agir d’extensions de place en établissement, d’habitats inclusifs, de services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH)… C’est-à-dire de mettre plus de personnes dans les mêmes locaux, ou de faire de l’inclusion, mais pas de nouvelles constructions.

Il y est aussi écrit que Sophie Cluzel déplore néanmoins que tous les appels à projets n’aient pas trouvé preneur, notamment dans deux départements d’Ile-de-France. Cela ne nous étonne guère. Il y a bien sûr la crise pandémique, qui a engendré un manque de personnel mais, plus structurellement, la population qu’on envoie en Belgique, c’est celle dont les gestionnaires d’établissements français ne veulent pas, mis à part quelques idéalistes.

Sophie Cluzel affirme respecter  le « libre choix » de ceux qui veulent rester en Belgique, notamment les familles qui vivent près de la frontière. Nous sommes heureux de voir qu’une de nos demandes, formulée lors de notre rencontre avec Mme Cluzel, en relais de celle des personnes vivant dans un même bassin de vie, ait eu un retentissement. Néanmoins, c’est à prendre avec des pincettes, depuis le temps que la même affirme sans sourciller que les familles qui veulent une solution en Belgique ne sont pas empêchées… nous savons très bien que c’est faux.

Lire cet autre article, sans langue de bois.

Lire le communiqué de presse

Moratoire : Communiqué de presse

Moratoire pour les placements des Français en situation de handicap en Belgique

Le 21 janvier dernier, Mme CLUZEL, Secrétaire d’Etat en charge du handicap et son homologue, Mme Christie Morreale, se fendaient d’un communiqué commun pour annoncer un moratoire sur le nombre de places attribuées aux Français dans les établissements wallons du handicap.

Cette démarche fait suite à une promesse électorale du candidat Macron qui s’était engagé à ce que les personnes autistes n’aient plus l’obligation d’aller à l’étranger pour trouver pour trouver une place dans une structure qui réponde à leurs besoins.

Ce en quoi,  l’Agence Régionale Santé des Hauts de France a fixé le cap en proposant aux établissements une convention d’objectif capacitaire limitant le nombre de bénéficiaires.

Mais que propose la France pour lutter contre l’exode en Belgique ?

90 millions d’euros sur 3 ans, soit 30 millions par an, un plan d’accompagnement global, une réponse accompagnée pour tous, une communauté 360, une remise en question de la loi de 2005 sous couvert d’appels à projets limitant ostensiblement le nombre de bénéficiaires, des réponses ponctuelles et non durables relevant une insuffisance notoire quant aux besoins réels.

Cela est d’autant plus vrai que sont pénalisées les personnes qui nécessitent une prise en charge complète et que les personnes concernées par les problématiques complexes sont celles dont la France ne voulait pas et qu’on a bienveillamment envoyées en Belgique….

N’est-il pas plus pertinent d’apporter les solutions concrètes et finalisées sur le territoire national en conservant les solutions belges au risque de voir enfler le nombre de sans solutions déjà grand en la matière ?

Nous demandons donc la suspension immédiate de ce moratoire, tant que les solutions équivalentes ne seront pas apportées en France. Et nous demandons à la France de respecter la convention relative aux droits des personnes handicapées qu’elle a signée et ratifiée, notamment l’article 18 sur le choix de la résidence et la nationalité.

AFrESHEB ASBL (Association pour les Français en situation de handicap en Belgique)

Réseau Bulle

Contacts presse :

AFrESHEB : Isabelle Resplendino, +32 (0)65 78 31 01 isabelle.resplendino@proximus.be   

Réseau Bulle France : Laurence Damiens, association@reseaubulle.fr