Le scandale français de l’inclusion scolaire “low cost”

En marge de notre série sur les élections présidentielles, une interview du député François Ruffin qui est à mettre en parallèle avec notre billet sur la « polémique Zemmour » (à relire ici).

François Ruffin dénonce l’inclusion « low cost » du gouvernement. À lire sur Marianne. Il y rappelle que les partis d’opposition sont opposés à ce low cost, mais que toutes leurs propositions de réforme de ce budget ont été rejetées par la majorité présidentielle.

Sa punchline sur le même sujet à l’Assemblée nationale :

Nicolas Dupont-Aignan

Questionnaire présidentielle : réponses de Nicolas Dupont-Aignan

Voici les réponses à notre questionnaire de la part du responsable handicap de l’équipe de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).

Il est à noter qu’à gauche, ont été commentées et/ou expliquées la plupart de ces réponses.

Pour la réponse à la dernière question, qui concerne le vote des Français en situation de handicap en Belgique, il est écrit “C’est la loi”. C’est vrai, mais le problème est que ces Français tombent dans un vide juridique, n’étant pas considérés comme résidents à l’étranger. Ils ne peuvent donc pas voter en Belgique. Il serait en effet grand temps de combler cette lacune.

Téléchargez ici les réponses.

Questionnaire présidentielle : réponse de Nathalie Arthaud

Plutôt que de répondre à nos questions précises, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, a préféré présenter son programme handicap.

Voici donc sa réponse reçue par mail :

Madame,

J’ai  bien reçu votre demande et je mesure à quel point la prise charge de personnes handicapées dépend d’une organisation qui fait appel à de nombreux professionnels et qu’il est indispensable d’avoir des  structures et du personnel en nombre.

Cela dit, je n’ai pas la compétence pour répondre aux questions très pointues de votre  questionnaire. Et n’étant pas élue, je ne siège pas dans les instances où je pourrais intervenir en votre nom en portant  vos revendications.

Cela ne m’empêche pas de me soucier des questions qui touchent ceux qui sont en situation de handicap. Je pense que tous les besoins nécessaires à la compensation de la perte d’autonomie – qu’elle soit liée à un handicap ou au vieillissement – devraient être pris en charge par la collectivité. De la même façon qu’elle prend bien en charge aujourd’hui les actes qui permettent à l’organisme humain de mieux fonctionner – prothèses, transplantations d’organes, lourdes chirurgies réparatrices… –  la collectivité devrait aussi prendre en charge toutes les aides externes qui sont indispensables aux êtres humains pour continuer de vivre dignement : que ces aides soient matérielles (fauteuils, appareils, installations ergonomiques…) ou humaines.

Ce qu’il faut c’est un véritable service public d’accompagnement à l’autonomie et que l’État y mette les moyens.

Il a mis des centaines de milliards à la disposition des financiers responsables de la débâcle économique. Ce que je sais également, c’est que les 58 milliards de profit des entreprises du CAC 40 permettraient de payer près d’un  million et demi d’emplois payés 1800 € nets, charges sociales comprises !

La richesse de la société augmente sans cesse, mais elle est concentrée à un pôle minoritaire pour qui la vie n’a jamais été aussi florissante. Je propose donc de consacrer ne serait-ce qu’une partie de cette richesse à améliorer les conditions de vie des personnes en situation de handicap.

En vous assurant de ma solidarité, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Nathalie Arthaud

Questionnaire présidentielle : réponses de Jean Lassalle

Nous avons obtenu les premières réponses du chargé des questions handicap de l’équipe de Jean Lassalle, du mouvement “Résistons”. Après un échange téléphonique sur quelques questions pointues, nous publions leurs réponses au questionnaire.

Vous noterez qu’aux deux premières questions, la réponse est “à cheval” sur les cases OUI/NON. Cela vient du fait qu’ils sont pour une formation des enseignants à l’orthopédagogie, mais ne pensent pas que c’est aux enseignants de faire le travail des autres intervenants. Mis à part ces réponses, toutes les autres sont positives.

Pour rappel, notre association milite pour que les soins paramédicaux, éducatifs, etc. soient apportés au sein de l’école par les personnels concernés, comme en Belgique.

Téléchargez ici les réponses.

PS : Nous avons choisi de publier les réponses dans l’ordre où elles nous proviennent. Celle-ci demandant des précisions, nous publierons tout prochainement celles de Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) qui nous sont parvenues dans cet ordre.

Handicap et inclusion scolaire : le capitole ou la roche tarpéienne des ambitions présidentielles ?

2007, débat d’entre-deux tours entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal :

Nicolas Sarkozy explique qu’il s’engage à scolariser tous les enfants en situation de handicap. Ségolène Royal accuse la droite d’avoir supprimé ce qu’elle avait mis en place à ce sujet et s’emporte. Nicolas Sarkozy lui répond qu’elle perd ses nerfs. C’est le tournant du débat, Royal perd non seulement ses nerfs, mais aussi les élections à ce moment-là.

2017, débat d’entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen :

Emmanuel Macron consacre sa carte blanche au handicap, à l’inclusion scolaire et à l’arrêt de « l’exil » en Belgique (on aura pu constater à la fin de son mandat qu’il s’est contenté de dispatcher les maigres ressources déjà existantes de l’inclusion scolaire, passant alors du bricolage au saupoudrage – quant à la fin de « l’exil », il a fait élaborer, avec la complicité de sa secrétaire d’état au handicap Sophie Cluzel, un moratoire des places françaises en Belgique sans implanter de solutions équivalentes en France, compliquant encore plus la vie des personnes concernées et de leurs familles).

2022, Éric Zemmour, sur le même sujet de l’inclusion scolaire, suscite la polémique et se fait tacler par ses adversaires.
Décryptage.

L’éducation, bien mal en point, fait l’actualité : Éric Zemmour l’aborde. À propos de l’inclusion scolaire, il explique « penser qu’il faut effectivement des établissements spécialisés, sauf pour les gens légèrement handicapés évidemment ». […]

« Je pense que l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux enfants et à ces enfants-là qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants, et aux enseignants »  […] « Je pense qu’il faut des enseignants spécialisés qui s’en occupent. »

Devant le flot de réactions outrées, il tente de nuancer sa pensée par plusieurs tweets, puis une vidéo, que nous diffusons pour l’analyser, comme nous diffuserons les communications publiques sur le handicap de chaque candidat.

Vous remarquerez que lui aussi, parle de la Belgique… et de « l’exil forcé ».

Il relève que l’égalité est injuste. Effectivement, le droit fondamental des élèves, c’est l’équité.

Si nous sommes idéologiquement pour l’inclusion, les limites que nous lui connaissons sont qu’une inclusion forcée ne doit pas faire le malheur de l’élève. Car, pour certains élèves, avoir un programme allégé par rapport à celui de leurs camarades ne leur posera pas de problèmes, mais pour d’autres, cela sera source de dévalorisation et de souffrance. Pour résumer, nos revendications sont que ces limites s’appliquent au cas par cas, et NON en raison du degré des déficiences de l’élève, comme le prône Éric Zemmour, ce qui est là réellement discriminant.

L’inclusion scolaire se fait actuellement à l’économie, ce qui est incontestablement néfaste pour les enfants qui présentent des besoins spécifiques modérés à sévères et/ou complexes. Une politique d’ambition sera d’accorder les moyens pour la scolarité de ces élèves. Les familles doivent avoir le choix entre une éducation à l’école ordinaire ou plus spécialisée, mais en tout cas de qualité, et adaptée à l’élève, évoluant au fur et à mesure de son parcours.

Les enseignants spécialisés, comme le personnel paramédical et éducatif, peuvent tout à fait exercer dans une école ordinaire. C’est d’ailleurs une très bonne solution pour faire progresser TOUS les élèves, comme cela est bien expliqué dans ce reportage, que tous les candidats à l’élection devraient visionner :

Il y a quelques jours, nous avons envoyé à M. Zemmour, comme à tout candidat alors déclaré (et nous continuons à envoyer au fur et à mesure des nouvelles candidatures officielles : aujourd’hui, c’était Mme Taubira), notre questionnaire handicap

Mme Sophie Cluzel, montée sur ses grands chevaux, a bien sûr profité de l’occasion pour vanter au passage son bilan et l’action du gouvernement.

Bilan qui fut en la matière le plus désastreux que j’aie connu de tous les gouvernements, depuis 16 ans que je voyage dans le monde du handicap. Mais cela ne nous empêchera pas d’envoyer le questionnaire à M. Macron, quand il se sera enfin déclaré. Ni de relayer ses déclarations publiques sur le thème du handicap (et ses promesses, comme il y a 5 ans).

Nous le répétons : 12 millions de Français en situation de handicap, 11 millions d’aidants, le handicap peut être le sujet qui fait basculer l’élection, comme cela s’est déjà produit.

Pour l’AFrESHEB, La présidente, Isabelle Resplendino